Cet article explore les récents progrès réalisés dans la filière du recyclage des panneaux solaires, mettant en lumière des solutions durables qui contribuent à la réduction des déchets tout en favorisant une approche circulaire dans l’industrie photovoltaïque. Découvrons ensemble les initiatives et les avancées qui façonnent un avenir plus propre et plus durable pour l’énergie solaire en France.
Une avancée majeure dans la filière en France
La filière du recyclage des modules solaires en France a connu des développements significatifs cette année, portés notamment par l’entreprise Rosi.
Après seulement six mois depuis son lancement, Rosi affiche une capacité de traitement de 3000 tonnes, soit 150 000 panneaux par an, en extrayant de l’argent, du cuivre et du silicium pur à 99,999 %.
Cette avancée a récemment été discutée lors d’un événement numérique où l’IPVF a réuni Rosi, l’écoorganisme Soren, Voltec Solar et Envie 2E Aquitaine pour explorer les perspectives et les défis du secteur.
Un contexte ambitieux pour réduire les déchets
L’IPVF estime que d’ici à 2030, environ 151 000 tonnes de panneaux solaires atteindront la fin de leur vie utile en France, faisant du recyclage une priorité pour limiter la production de déchets dans la filière photovoltaïque. Pour dresser un état des lieux du recyclage photovoltaïque, l’IPVF a orchestré une réunion virtuelle rassemblant des acteurs clés du secteur.
Soren, responsable de la logistique du recyclage des modules, a déjà collecté près de 3500 tonnes de panneaux solaires usagés en 2023. La gestion efficace de ces flux logistiques et le développement de technologies de recyclage à haute valeur ajoutée sont les principaux défis à relever.
Recyclage à haute valeur ajoutée
Soren se concentre sur le recyclage à haute valeur ajoutée.
Bien que l’argent ne représente que 0,08 % du poids total d’un module, il constitue une part importante de son coût.
Les modules récupérés sont soigneusement triés en fonction de leur technologie et de leur état, puis envoyés à des entreprises spécialisées dans le recyclage.
Rosi, opérationnel depuis le premier trimestre 2023, peut traiter 3000 tonnes de modules par an et prévoit d’augmenter cette capacité à 10 000 tonnes par an, avec l’ouverture d’un centre en Allemagne en 2025.
Leur ligne de recyclage se concentre sur l’argent et le silicium, produisant des matériaux avec un taux de pureté impressionnant.
Focus sur le réemploi, une approche durable
Envie 2E Aquitaine propose différentes approches.
Le premier procédé traite les panneaux déjà cassés, pour lesquels le recyclage à haute valeur ajoutée n’est pas possible.
Le broyage permet tout de même de récupérer des matériaux de valeur. Pour les panneaux en bon état arrivant en fin de vie, le deuxième procédé, la délamination, permet d’extraire les matières précieuses du panneau ou de réutiliser les parties en bon état.
Le réemploi est également au cœur des discussions. Bien qu’il ne soit pas encore répandu en France, des tests sont en cours pour commercialiser des produits issus du recyclage.
Vigilance sur les pratiques internationales
Anaïs Gouabault de Soren met en garde contre des pratiques frauduleuses qui envoient des modules usagés à l’étranger sous couvert de « seconde vie ».
Un groupe de travail est en cours, et en 2024, des critères stricts seront établis pour justifier du réemploi d’un module solaire.
La Soren développera aussi un label pour les modules issus de la filière du réemploi, envisageant même un catalogue pour aider les installateurs à trouver le modèle parfait pour leurs projets.
En clôture de cette exploration des avancées majeures dans le recyclage des panneaux solaires en France, une vision commune émerge : celle d’une filière photovoltaïque résolument tournée vers la durabilité. Les initiatives de Rosi, Soren et Envie 2E Aquitaine démontrent l’engagement concret de l’industrie à transformer les défis environnementaux en opportunités innovantes.
En favorisant le recyclage à haute valeur ajoutée, la valorisation des matériaux, et la promotion du réemploi, ces acteurs façonnent une filière circulaire, minimisant son impact sur l’environnement.
Toutefois, le chemin vers une transition énergétique complète n’est pas sans défis. La gestion logistique, le développement de technologies pour les nouvelles générations de panneaux, et la nécessité de lutter contre les pratiques frauduleuses demeurent des aspects clés à adresser collectivement.
Cependant, ces défis ne font que renforcer la détermination de l’industrie à innover et à répondre aux normes éthiques élevées. À travers ces efforts collaboratifs, la filière photovoltaïque française s’inscrit résolument dans une trajectoire durable, façonnant un avenir où l’énergie solaire rime avec responsabilité.